La vallée d'Ossau :              
                    Culture, et Mémoire.




PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
DES SOURCES
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thermes

   Les eaux minérales d’Eaux-Chaudes se divisent en sources thermales, tempérées et froides. Elles sont limpides, onctueuses au toucher, et incolores, quel que soit leur degré de température.
    Elles apparaissent cependant dans les baignoires et surtout dans la piscine, où elles séjournent en grandes masses, avec une teinte légèrement bleuâtre. Elles ont un arrière-goût alcalin.
   Leur odeur sulfureuse est peu prononcée ; la source Minvielle, malgré sa basse température, contient plus d’acide sulfhydrique que les autres.
    Disons enfin que leur pesanteur spécifique diffère d’une manière peu sensible de l’eau distillée.
    Leur température varie entre 36°25 et 10°60. Nous la donnons en degrés centigrades et dans l’ordre thermométrique, telle qu’elle est actuellement indiquée :

- LE CLOT   le Trou 36° 25
- L'ESQUIRETTE (la Clochette) chaude 35°
- LE REY (le Roi) 34° 50
- L' ESQUIRETTE tempérée 31° 50
- BAUDOT 25° 50
-LARRESSEC (la Scie) 24° 60
- MINVIELLE 10° 60

    La température de toutes les sources se lie de la façon la plus étroite à la proportion de leurs principes minéralisateurs.
    « Les Eaux-Chaudes constituent, au point de vue géologique, avec les Eaux-Bonnes, dont elles sont rapprochées, une famille distincte des autres sources sulfureuses du midi de la France. En effet, tandis que la plupart de ces dernières jaillissent du sein même des roches granitiques, les sources d’Eaux-Bonnes ne se montrent au jour qu’après avoir traversé des bancs de calcaire, et les sources des Eaux-Chaudes, qu’au point de jonction du calcaire et du granit, dans une fissure à peu près parallèle au lit du ruisseau, le gave d’Ossau, depuis la source du Rey jusqu’à la source du Clot.
   D’où il résulte que, dans les sources des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes, la proportion des sels de chaux est toujours plus considérable que dans les sources sulfureuses qui sourdent uniquement du granit.
   Déjà M. Filhol a mis ce fait dans toute son évidence en ce qui concerne les Eaux-Bonnes et la source Baudot, aux Eaux-Chaudes.
   Nous allons montrer à notre tour que toutes les autres sources de cette station n’échappent pas à cette donnée géologique.

   Bon nombre d’auteurs se sont occupés de l’analyse chimique des sources d’Eaux-Chaudes.
   Théophile Bordeu, dont le nom se rattache d’une manière si glorieuse à l’histoire des eaux minérales des Pyrénées occidentales, est le premier qui nous fournisse des données sur les principes minéralisateurs contenus dans les eaux de nos thermes. Malheureusement l’analyse chimique ne possédait, à cette époque (1746), que des moyens d’investigations bien imparfaits ; aussi est-ce surtout au point de vue clinique qu’il faut attacher de la valeur à une œuvre qui se recommande à l’attention des médecins par tant de côtés si remarquables.
   J’en dirai autant des données contenues dans la Dissertation sur les eaux minérales du Béarn, d'Antoine Bordeu (Paris, 1750).
   Ï1 faut remonter au commencement du siècle pour trouver des travaux dont la méthode et l'importance, au point de vue chimique, se révèlent par l’impulsion nouvelle imprimée à des connaissances si imparfaitement exposées jusqu’alors.
    La première analyse quantitative des sources d’Eaux-Chaudes est due au docteur Poumier. Elle est remarquable pour l’époque, et les quelques défaillances qu’elle contient ne sont imputables qu’à l’état de la science au moment où elle a été entreprise.
    Plus près de nous, Longchamp, dans son Annuaire des eaux minérales (Paris, 1832), Fontan en 1836, Izarié, ancien médecin-inspecteur, le docteur Lemonnier, etc..., ont publié des travaux qui sont venus tour à tour élargir le champ ouvert aux recherches scientifiques qui intéressent nos eaux à un si haut degré.
    On doit à M. Lemonnier, ancien médecin inspecteur d’Eaux-Chaudes, des observations thermométriques recueillies pendant plusieurs années avec un soin des plus consciencieux. Ses expériences ont été poursuivies au milieu des diverses fluctuations météorologiques, afin de placer leurs résultats dans les conditions les plus favorables.
    Il a paru, en 1865, une étude de M. Lemonnier sur Eaux-Ghaudes ; on y remarque, outre des observations fort intéressantes du reste empruntées à Bordeu, des considérations cliniques très bien faites et souvent très personnelles, sur les propriétés générales de nos eaux et leur action spéciale.
    Mentionnons, afin qu’on puisse établir des points de comparaison entre les sources d’Eaux-Chaudes et leurs congénères, l’analyse de la source Baudot, faite en 1852 par M. le professeur Filhol, auquel on doit des travaux si justement considérés sur les eaux minérales des Pyrénées :

   C’est à MM. Mialhe et Lefort qu’on est redevable des analyses les plus récentes, et, disons-le, les plus complètes.
   Le travail considérable publié en 1867 par ces deux savants, ne laisse aucun desiderata à l’étude de la composition chimique de nos sources.
    Aussi leur faisons-nous un très large emprunt en nous félicitant, pour l’avenir de nos eaux, de l’éclatante lumière qu’ils ont jetée sur une question aussi ardue, et dont la solution exige des qualités d’investigation si remarquables.

   Sources

  • Dr J.A N G L A D A MÉDECIN-INSPECTEUR  A . DELÀHAYE ET E. LECROSNIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS, MONTPELLIER
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